Comment discerner une vocation ?

"Seigneur, je sais que tu veux le meilleur pour moi, mais qu'est-ce donc?" Pour pouvoir répondre à cette question, il est important de prendre le temps de discerner sa vocation, tout particulièrement pour l'appel à la prêtrise.

 

 

 

La vocation au sacerdoce étant un appel de Dieu, elle demande à être discernée par le candidat éventuel d’abord, par l’Eglise ensuite. Il sera question surtout ici du discernement du candidat.

 

Les conditions pour faire un bon discernement

Etre dans une attitude de don.

Le discernement de la vocation particulière est donné comme par surcroit (Lc 12, 31). Il ne peut faire l’économie de ce don de soi au Christ dans l’Esprit Saint et en Eglise qui est lié à notre baptême et notre confirmation. Il suppose en particulier une vie de prière, une vie sacramentelle, une vie intérieure (vertus théologales, sous la mouvance des dons du Saint Esprit), une vie fraternelle et une vie de service et d’évangélisation.  
La grâce perfectionne la nature. Se donner la possibilité de répondre à un appel éventuel  suppose aussi de travailler, avec l’aide de l’Esprit Saint, à la construction de notre personnalité, à travers l’exercice des vertus morales, notamment les vertus cardinales (prudence, tempérance, force, justice).
Avoir une formation universitaire ou professionnelle peut aider, à la fois en tant que lieu de perfectionnement de notre humanité, mais aussi comme alternative possible par rapport  à une vocation sacerdotale. Etre aux études ou au travail peut être en effet une bonne propédeutique et  permet de rester dans une attitude de don de soi, tout en préservant la liberté du candidat dans le discernement. On ne choisit pas la voie du sacerdoce par défaut. Jésus a appelé des hommes au travail.

Etre dans l’humilité, c’est-à-dire dans la vérité.

Discerner suppose d’être en vérité dans sa relation avec Dieu, et donc dans une attitude d’humilité. C’est ce qu’exprime par exemple le «principe et fondement » proposé par saint Ignace de Loyola au début des Exercices Spirituels, pour permettre précisément au retraitant de se mettre dans les conditions d’un bon discernement :

« L'homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l'homme, et pour l'aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé. D'où il suit que l'homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l'aident pour sa fin et qu'il doit s'en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin. Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et qui ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l'honneur que le déshonneur, une vie longue qu'une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. »

Autrement dit, il s’agit de choisir de vivre à partir de Dieu et pour Dieu, d’avoir un cœur de pauvre qui est libre pour servir et aimer. La finalité de notre vie en effet, c’est d’aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force.

Contempler Jésus

Le choix d’une vocation est une réponse à Jésus qui choisit et appelle. Discerner sa vocation ne peut donc se faire qu’en contemplant Jésus, qui est la route vers le Père, et en voulant l’imiter. Toute vocation vraie s'origine dans un cœur à cœur avec le Christ. 
Il est très important de cultiver ce compagnonnage avec le Christ. Si notre relation avec Jésus est lointaine ou tiède, il nous faut demander la grâce de mieux Le découvrir, de Le rencontrer, de devenir vraiment son ami.

 

Le discernement fait appel à la foi et à la raison

Il est essentiel de comprendre qu’un discernement ne peut se faire seul et demande l’aide d’un accompagnateur ou d’un directeur spirituel. Il ne peut donc être question ici de livrer des critères définitifs. Notons simplement qu’un bon discernement doit faire appel aussi bien à des critères d’ordre spirituel qu’au simple bon sens. Les critères de discernement peuvent ainsi concerner l’affectivité spirituelle : est-ce que le fait d’envisager le célibat ou le sacerdoce me trouble, m’inquiète, ou est-ce que cela produit en moi au contraire les fruits de l’Esprit (Ga 5, 22) et cela de façon durable et répétée…. etc…. Mais ils doivent aussi, autant que possible, s’inscrire dans une objectivité. De ce point de vue, on retiendra comme critères, en plus d’une bonne santé physique et psychique :
   - par rapport au célibat : une capacité de continence et de solitude (l’Eglise appelle ses candidats au sacerdoce parmi ceux qui ont reconnu avoir reçu l’appel au célibat pour le Royaume), vérifiée dans les temps, et vécue dans la liberté intérieure et dans la paix.
   -par rapport au sacerdoce : la capacité à être l’homme d’un peuple, d’une communauté, en communion avec son évêque et avec le presbyterium du diocèse, et donc une aptitude au service, à l’obéissance, au discernement, à la vie fraternelle, etc…
   -Il s’agit aussi d’être capable de ne pas idéaliser l’appel, mais à l’inscrire dans la réalité ecclésiale où Dieu m’a placé, et donc il convient d’en parler avec le curé de sa paroisse et le service des vocations du diocèse.

Enfin, tout discernement demande à être confirmé sur le plan de la vie intérieure d’abord (normalement, un bon discernement produit les fruits de l’Esprit -paix, joie- etc…-), mais aussi sur le plan ecclésial (directeur spirituel tout d’abord, mais aussi personnes chargées du discernement dans le diocèse - service des vocations, formateurs du séminaire, etc…). Ultimement, c’est l’évêque qui appelle et c’est donc lui qui authentifie la vocation en choisissant un candidat pour en faire un prêtre de son diocèse.

 

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